L'empathie : la capacité à comprendre ce que l'autre ressent

L'empathie, c'est la capacité à comprendre ce que l'autre ressent et à s’intéresser à ses problèmes.

L'empathie permet de deviner en partie les émotions de ceux qui nous entourent, à en chercher la cause, et à agir et parler en prenant en compte ce que l’autre ressent. Cela n’a rien évident et suppose une bonne dose de bonté naturelle. L'empathie est une qualité sociale précieuse dans le domaine du couple, de la famille et des relations personnelles, mais aussi dans notre espace professionnel. Cette qualité dépend beaucoup de notre histoire d'enfance.

Notre degré d'empathie est déterminé en grande partie par ce que nous avons vécu dans l'enfance avec nos parents. En prendre conscience, c'est pouvoir évoluer positivement.

Quand les parents aiment trop leur enfant ils l'aiment mal.

Les parents trop permissifs, qui acceptent tout, ne grondent jamais, ne formulent aucune critique à leur enfant ne vont pas apprendre l'empathie à leur enfant qui ne saura jamais ce que ses parents ressentent. Son degré d'empathie sera faible. Il n'a pas besoin de chercher à comprendre ses parents, puisqu'ils font tout pour lui sans qu'il n'ait rien à faire. Il est le centre du monde. Par la suite, il a tendance à l'âge adulte à garder ce fonctionnement et à ignorer les problèmes des autres ce qui est un inconvénient, une information précieuse qui fait défaut.

En couple, ces personnes ne sont pas à l'écoute de l'autre. Tout leur est dû. Et ils n'entendent pas les demandes, les devinent encore moins. Ils peuvent être très durs pour l'autre, ne jamais prendre de gants, faire des remarques désobligeantes, ils ne se rendant pas compte du mal qu’ils font.

Quand le partenaire épuisé et déçu les quitte ils tombent de haut et sont complètement déstabilisés, car pour eux, ce n’était pas imaginable. Résultat : deux vies de gâchées en partie tout au moins.

Quand les parents n'aiment pas suffisamment leur enfant ou ne savent pas le montrer.

L'enfant n'est pas certain d'être aimé. Il doute et en souffre. Il fait tout pour être aimé. Pour cela, il faut qu'il comprenne ses parents, ce dont ils ont besoin, ce qui leur ferait plaisir. Il va apprendre l'empathie avec beaucoup de finesse et de puissance. Toute l’enfance se passe alors en grande partie à observer ses parents pour les comprendre et comment se faire aimer d'eux. C'est dans ce type d’enfance que l'on trouve par la suite le plus haut degré d'empathie.

En couple, il va être très à l'écoute, deviner les désirs de l'autre, voire même les anticiper, trouver le cadeau qui fait plaisir. Hélas, comme rien n’est parfait il arrive qu’avec ce trop plein d'empathie il a tendance à s'oublier. Il n’ose pas demander ou dire non de peur de ne plus être aimé. Il est soumis à une grande anxiété.

S’il parvient à se libérer de cette peur, il devient un partenaire agréable.

Les parents qui aiment comme il faut. (si, si, c'esr rare car très difficile mais ça existe ;-)

Ils donnent à leur enfant un amour important tout en imposant des limites. Ils savent dire non. Ils ont aussi leurs petits soucis et ne sont pas 100 % à l'écoute de leur enfant. L'enfant est obligé de s'adapter, de chercher à les comprendre, mais sans angoisse ni peur de l'abandon. Il développe une empathie saine et équilibrée. En couple ils sauront écouter l’autre, supporter ses soucis sans non plus se prendre la tête et penser que c’est de sa faute. Son empathie est sereine.

Les parents qui n'aiment pas du tout leur enfant.

C'est heureusement un cas plus rare qui se rencontre hélas de temps en temps. Les enfants savent qu'ils ne sont pas aimés. Ils sont systématiquement critiqués, et moqués. Parfois les parents leur font même du mal. Ils vivent une grande souffrance. Ils essayent de comprendre leurs parents pour se faire aimer, mais ça ne marche pas. Désespérés ils se rabattent sur la seule issue possible, comment ne pas trop en souffrir. Comment éviter la relation avec le ou les parents puisqu'elle est source de douleur. Ils vont apprendre à se tenir à distance des autres.

En couple, ils sont distants, avec une demande d'amour énorme qui n'a jamais été comblée. Leur empathie reste en friche.

Bien sûr toutes les situations intermédiaires existes et nous réagissons tous de façon plus ou moins différente. Nous avons juste tracé les grandes lignes pour bien situer le problème.

Ne reprochez jamais à vos parents de ne pas avoir été parfait, A part les cas extrêmes évidement la grande majorité des parents font ce qu’ils peuvent, ce qu’ils croient être bien. Il n’y a pas d’école des parents, le métier s’apprend sur le tas et tout le monde n’a pas les mêmes aptitudes

Ce qui est important à retenir c’est qu'il est toujours possible de réparer ce qui n'a pas été réussi. Il est possible d'apprendre à « s'automaterner » ou se « reparenter » quand on a manqué d'amour. Il est possible d'ouvrir son cœur aux autres quand on n'a pas appris à le faire, il est possible de dépasser ses angoisses, à condition d'accepter humblement de se remettre en cause. C'est souvent le plus difficile.

Votre médecin traitant peut vous conseiller. Un psychologue ou un psychiatre peut éventuellement vous aider.

Et puis, je m’adresse ici à ceux qui se comportent en égoïstes et se disent qu’ils n’ont rien à foutre des états d’âme des autres. Qu’ils sachent que l’empathie améliore sa propre vie, que s’intéresser aux autre n’est pas seulement un acte altruiste, qu’on en retire également un bénéfice personnel. Cela n’a rien de scandaleux, le comportement humain est ainsi fait, ceux qui font le bien en tire une grande satisfaction et c’est bien qu’il en soit ainsi, c’est ainsi qu’au fil des siècles et des millénaires l’humanité se rapproche de la perfection. C’est tellement lent que vous ne le voyez pas sur un siècle ou deux mais si vous réfléchissez au fait que les romains antiques prenaient du plaisir à aller voir des gladiateurs s’entre égorger ou des condamnés à mort se faire bouffer vivant par des lions et que maintenant nous allons voir des footballeurs alors vous pourrez mesurer l’immense chemin accompli en ) peine 2000 ans ;-)

Source : Article publié par Dr Catherine Solano (que nous félicitons) sur e-santé le magazine internet de la santé