Avril 2009
Les OGM n'ont encore tué personne, mais les écologistes de salon ne désespèrent pas ! Ils se rabattent sur les risques de dispersion du pollen. Malgré des expérimentations encourageantes un certain flou subsiste et ils s’engouffrent dedans.
Le riz au bétacarotène n'aurait pas donné les résultats escomptés car la quantité de béta carotène serait trop faible pour être efficace sauf à manger 3 kg de riz par jour ce qui est infaisable. Dommage. La recherche n'a néanmoins pas dit son dernier mot. Contrairement aux idées reçues l'humanité progresse.
Avril 2006
Les bons OGM
Grâce à José Mauvé la France sera lanterne rouge des progrès agricoles futurs, les agriculteurs français seront au chômage et nous consommerons des produits américains. merci les moyenâgeux.
Du riz au bétacarotène
Chaque année, les carences en vitamine A provoquent 500 000 cas de cécité dans les pays en développement. L'Unicef estime qu'un apport suffisant en bétacarotène permettrait d'éviter le décès d'un à deux millions d'enfants par an à travers le monde.
En janvier 2000, deux chercheurs, Ingo Potrykus, de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich, et Peter Beyer, de l'université de Fribourg, décrivent une nouvelle variété de riz génétiquement modifié pour augmenter sa teneur en précurseur de la vitamine A.
En introduisant quatre gènes, dont un de jonquille et un d'une bactérie, ils ont réussi à obtenir des variétés transgéniques contenant 37 µg (microgrammes) de bétocarotène par gramme. Une dose largement suffisante.
La méthode a été reprise par Monsanto et Syngenta, qui promettent de ne pas faire payer les populations.
De l'huile anti-cholestérol
Les huiles végétales sont moins riches en acides gras saturés que les graisses d'origine animale. Les acides gras saturés font monter le taux de cholestérol au contraire, les acides gras mono-insaturés diminuent le taux de "mauvais" cholestérol et font grimper le "bon" cholestérol.
Certaines huiles végétales ont néanmoins des taux élevés de graisses saturées. La génétique permet d'améliorer leur composition. De l'huile de colza génétiquement modifiée contient ainsi 57% de moins de "mauvaises graisses" que l'huile ordinaire. Grâce à l'introduction d'un gène de mangue.
Encore mieux Monsanto à mis au point du soja génétiquement modifié deux fois plus riche en omégas 3 et 6 (acides gras polyinsaturés) qui font baiser le mauvais cholestérol.
La compagnie allemande BASF s'est elle aussi lancée sur ce créneau avec des céréales modifiées par un gène d'algue marine, naturellement riche en acides gras polyinsaturés.
De l'huile à la vitamine E
Il est difficile de trouver suffisamment de vitamine E dans l'alimentation. (Robert vous recommande l'huile de germe de blé, très cher mais la seule qui soit riche en vitamine E). Cette dernière protège les cellules et intervient dans la synthèse des globules rouges.
En transférant un gène d'Arabidopsis, 20 fois plus riche en vitamine E, on a pu activer l'enzyme responsable de la transformation de gamma-tocopherol en alpha-tocopherol. Le gène a été testé sur le soja, le colza, et le sera bientôt sur le maïs.
Les compléments alimentaires contiennent déjà fréquemment des produits issus de la génétique, et des huiles enrichies en vitamine E devraient bientôt faire leur apparition sur les rayons.
Des céréales anti-allergies

Une personne sur cinq serait ainsi allergique à une plante, un animal, un médicament… Certaines allergies alimentaires peuvent être très graves. Les allergènes alimentaires les plus courants sont les protéines. D'où l'idée de modifier leur structure pour les rendre "digérables" par l'ensemble des personnes.
Le premier test a été effectué en 1993 sur le riz, puis sur l'arachide. Ce dernier cas donne malheureusement des résultats peu concluants, car la protéine allergène est un constituant majeur de la plante.
En revanche, le blé génétiquement modifié semble plus prometteur. En introduisant un gène activateur de l'enzyme thiérodoxine, cette dernière réduit la protéine allergène. Les autres caractéristiques nutritionnelles du blé ne sont pas altérées.
Seigle OGM contre l'asthme Le pollen est une autre source importante d'allergies. Celui de seigle provoque des rhumes, des éternuements et de l'asthme chez de nombreuses personnes tous les étés. Des chercheurs australiens du CRC (Cooperative Research Centre) ont produit du seigle génétiquement modifié qui réduit la sensibilité des personnes exposées.
Supprimer les risques toxiques Le manioc, source d'alimentation primordiale pour 500 millions d'africains, contient une substance toxique, le linamarin. Il doit subir un traitement particulier avant d'être consommé (séchage, macération, cuisson). Mais ces opérations, si elles sont mal réalisées, n'empêchent pas les intoxications. Des chercheurs de l'Université de l'Ohio ont travaillé sur une variété génétiquement modifiée qui contient beaucoup moins de linamarin. L'expérience est concluante en labo, reste à savoir si les rendements sur le terrain seront satisfaisants.
Pousser dans des conditions difficiles
La stérilisation des sols due à une teneur en sel trop élevée est un véritable fléau pour les agriculteurs de nombreux pays. Elle est due à une irrigation excessive, qui fait remonter le sel à la surface.
Des chercheurs canadiens et américains ont mis au point une tomate capable de pousser dans l'eau salée. Après avoir identifié un gène de résistance à la salinité ils l'ont transféré dans un plant de tomate et ont réussi à faire pousser ce dernier dans une eau à 200 mM (millimoles) de sel. La plupart des plantes meurent dès 50 mM de sel, et l'eau de mer a une concentration de 530 mM. Le gène encode une protéine qui envoie le sel dans les vacuoles des cellules, protégeant ces dernières des dommages du sel. Détail important : le sel est accumulé dans les feuilles et non dans le fruit.
Le blé qui s'adapte au climat L'Institut agronomique de New Delhi a conçu une nouvelle variété de blé nommée Pusa Godl, adaptée à des conditions de semence et d'irrigation très tardives.
Des pieds de vigne OGM La vigne, très touchée par le virus du court-noué, fait partie des recherches les plus avancées à l'INRA. Des spécimens de pieds de vigne sont cultivés en serre au laboratoire de XXXX, et ont reçu une autorisation pour être cultivés en plein champ. Ces derniers ont été génétiquement modifiés avec une souche de virus désactivé. Pour limiter les risques de dissémination, les chercheurs ont choisi une espèce qui n'est plus cultivée en France. De plus, seul le porte-greffe (le pied de vigne) est génétiquement modifié : les branches qui portent les raisins sont elles normales. Aucune fleur ne sera donc produite sur l'essai, et la contamination d'autres champs par le pollen ou les graines est impozible.
Biocarburant et bioplastique
L'éthanol est un biocarburant d'origine végétale produit par fermentation de glucose. Il peut remplacer l'essence (comme au Brésil), mais en France son prix de revient est trop élevé. Cela pourrait changer avec le maïs génétiquement modifié de Syngenta. Ce dernier produit sa propre enzyme capable de dépolymériser les sucres complexes en glucose. On obtient ainsi de l'éthanol à un coût inférieur de 10%.

Le diester (alternative au diesel) fait lui aussi l'objet de recherches. De nouvelles variétés de colza obtenues par transgénèse fournissent des huiles comportant jusqu'à 60 % d'acides gras à 12 carbones, ce qui permet de diminuer la viscosité du diester. Son degré d'octane est ainsi voisin de celui du gazole classique, et il présente un pouvoir lubrifiant (donc anti-usure du moteur) amélioré. Le rendement est lui aussi amélioré : 75% des la masse des graines est transformé en huile contre 43 % des graines de colza normal.
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