(Avertissement : Tous les traitements hormonaux sont à considérer avec la plus grande prudence)

La DHEA (DeHydroEpiAndrostérone ne pas confondre avec l’EPO L'érythropoïétine ! meu non j'plaisante...) est une hormone produite à partir du cholestérol qui se transforme ensuite en différentes autres hormones, dont la testostérone et l'œstrogène. La synthèse de la DHEA par l’organisme diminue naturellement avec l'âge : à 50 ans, son taux est à 50% de ce qu'il était à 20 ans, puis à 10% vers 80 ans. 
 
La DHEA est à l'origine de la testostérone et de l'œstrogène. Comme cette production hormonale est variable d'un individu à un autre, toute complémentation en DHEA doit être justifiée après un bilan biologique mesurant précisément les taux de ces différentes hormones.

S'il n'y a aucun déficit, prendre de la DHEA n'a pas d'intérêt car elle n'aura aucun effet. Il faut savoir que certaines personnes n'en ont pas besoin car elles ont un taux naturellement élevé, alors que d'autres, parfois même plus jeunes, peuvent en avoir besoin.

Il ne faut jamais prendre de la DHEA sans besoin réel, ni sans en vérifier les effets. Certains sujets transforment plus facilement la DHEA en estrogène et cette hormone est un inducteur de cancer du sein, et probablement de cancer de la prostate. Un premier dosage s'impose donc, suivi d'un second 3 mois après la mise en route d'une complémentation en DHEA.

La DHEA à dose physiologique (on rétablit le taux que l'on devrait avoir normalement), est indiquée en cas d'insuffisance surrénale et d'andropause.

Selon le Pr Römler, endocrinologue à Munich, la DHEA a une action positive sur l'ostéoporose, un effet cardio-protecteur, elle augmente la masse musculaire d'où notamment des effets documentés en cas de sclérose en plaques, et elle diminue la masse grasse d'où son intérêt également en cas d'obésité.

Concernant le système cardiovasculaire, la DHEA augmente la sensibilité à l'insuline, laquelle diminue naturellement avec l'âge, ce qui est à l'origine d'un risque accru de diabète, d'hypertension et de syndrome métabolique. En augmentant la fibrinolyse (dissolution des caillots sanguins), la DHEA diminue aussi le risque de thrombose et donc d'accident vasculaire cérébral. En outre, elle protège le derme, diminue le nombre de tâches cutanées dues aux expositions solaires, améliore l'état et l'épaisseur de la peau. C'est aussi un antidépresseur, un antistress et un stimulant de l'immunité.

A ce jour il n'y a aucune donnée concernant le risque de cancer du sein. Noter que le traitement hormonal substitutif après la ménopause est parfois controversé sur les risques de cancer qu’il ferait courir.

La DHEA est autorisée à la vente en pharmacie sur prescription médicale. Elle n'est commercialisée par aucun laboratoire et ne fait l'objet d'aucune publicité. (Il s'agit d'une décision du Ministère de la Santé pour éviter tout lobby financier). Ainsi certains pharmaciens ne savent pas qu'ils sont autorisés à la délivrer sous forme de préparation magistrale. (Une préparation magistrale est un médicament fabriqué à la demande par le pharmacien d’après une ordonnance de médecin)

Effets secondaires :
Le principal risque est le surdosage qui se traduit essentiellement par une accélération de la chute des cheveux, de l'acné, voire une augmentation de la pilosité du visage chez la femme (comme celle qu'elle avait ou aurait eu étant jeune).  (Plus un risque éventuel non évalué de cancer)

L'objectif est donc de trouver le dosage idéal. Pour cela, on procède par paliers et on s'arrête aux doses que la personne devrait avoir vers 20 ou 30 ans. Il faut faire très attention à ne jamais dépasser les doses physiologiques.

On débute généralement par des doses de 15mg/jour chez la femme et de 25 mg/jour chez l'homme, puis on augmente progressivement jusqu'à respectivement 25 et 50 mg/jour. Dans tous les cas, cette prescription se déroule sous contrôle biologique en réalisant régulièrement des dosages et des contrôles de la DHEA, des estrogènes chez la femme, de la testostérone et des PSA (antigène spécifique de la prostate) chez l'homme.

Extrait d’une interview du Dr Catherine de Goursac.
Le Dr Catherine de Goursac exerce la médecine esthétique depuis plus de vingt ans. Elle est membre de la Société française de médecine esthétique, membre du conseil d'administration de l'Association française des médecins esthéticiens (AFME) (www.afme.org) et secrétaire de l'Association française d'anti-aging.

Source Isabelle Eustache sur e-sante
(Congrès anti-aging, octobre 2007.)