Janvier 2009
Le mal-être au travail
Samotrace est un programme de l'Institut de veille sanitaire (InVS) de surveillance de la santé mentale au travail. Voici les premiers résultats obtenus dans les régions Centre, Pays de la Loire et Poitou-Charentes, et ayant porté sur 6.000 salariés (hors éducation nationale et milieu agricole). On apprend ainsi que 37% des salariées féminins et 24% des salariés masculins présentent une souffrance psychique au travail.
Différences selon le secteur d'activités
Si l'on tient compte des différentes branches professionnelles, chez les femmes, c'est le secteur de la production et de la distribution de gaz-eau-électricité qui fragilise le plus (45% des travailleuses), suivi par l'administration publique (41%), les activités financières (40%) et les services collectifs sociaux et personnels (40%). Chez les hommes, la finance est le secteur le plus à risque (29% des salariés présentent des symptômes de mal-être), suivi du secteur gaz-eau-électricité (29%) et de la fonction publique (26%).
Deux nouveaux indicateurs des risques psychosociaux mis en évidence.
1) Travailler d'une façon qui heurte la conscience professionnelle
Cette inadéquation entre tâche professionnelle et conscience professionnelle touche en moyenne 14% des hommes (16% dans le secteur santé et action sociale, 17% dans celui du gaz-eau-électricité, 20% dans les services collectifs) et 12% des femmes (20% dans le secteur santé et action sociale, 19% dans celui du gaz-eau-électricité, 13% dans les services collectifs). Un travail qui heurte la conscience professionnelle multiplie par 1,6 le risque d'un salarié de basculer dans la souffrance psychique (stress, anxiété, burn out…).
2) Des efforts consentis non récompensés en retour
Ce facteur de risque est retrouvé chez 3,5 à 5% des hommes et chez 3,5 à 4% des femmes en moyenne. On peut le traduire de la façon suivante : une salariée qui ne voit pas ses efforts professionnels récompensés a 3 fois plus de risques de basculer dans le mal-être (2,4 fois plus de risques pour un salarié masculin).
Le travail qui heurte la conscience professionnel et les efforts non récompensés sont des tendances préoccupantes sur les dérives de notre société.
Les entreprises qui ont l’ambition de durer et veulent avoir un personnel efficace devront penser à modifier chez elles l'organisation du travail et le comportement de leurs cadres intermédiaires.
Les salariés qui veulent survivre ont intérêt à prendre du recule vis-à-vis de l’entreprise qui les emploi et de la considérer comme une machine sans état d’âme dont ils n’ont rien à attendre.
Nous disons depuis un certain temps que les syndicats au lieu de s’arque bouter sur l’âge de départ à la retraite feraient mieux de se préoccuper de la qualité de vie dans les entreprises
Un classement national des entreprises où il fait bon vivre serait excellent pour informer les salariés et les comités d’entreprise pourraient se pencher sur ces questions
Source un article du Dr Philippe Presles sur e-sante
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